Et si on laissait la désinformation gagner ? Les vrais risques de l’inaction

Facebook, et plus largement les plateformes sociales fondées sur l’économie de l’attention, ne sont plus de simples outils de connexion. Ce sont devenus des environnements massivement influents où la désinformation, loin d’être un accident, est devenue une ressource. Une ressource rentable.

Mais que se passe-t-il si on laisse faire ? Si l’on continue à défiler, liker, partager — en fermant les yeux ? Voici ce que nous risquons collectivement.


🧠 1. Perte du sens commun

Quand la vérité devient relative, le débat devient inutile. Si chacun vit dans une bulle où les faits sont modelés par des algorithmes, comment débattre ? Comment décider ensemble ? Cette perte de repères partagés rend toute action collective fragile, manipulable.


⚖️ 2. Crise politique et dérive autoritaire

On l’a vu : la désinformation peut manipuler des élections (Brexit, Trump 2016) ou déstabiliser des démocraties. Les institutions perdent leur légitimité. Et dans le chaos informationnel, beaucoup appellent un « ordre fort » pour remettre de la clarté. C’est le terreau de l’autoritarisme.


🔥 3. Polarisation, haine et violences sociales

Les contenus polarisants — haineux, extrêmes, mensongers — génèrent plus d’engagement. Les plateformes les amplifient. Résultat : montée des tensions raciales, religieuses, politiques. Parfois jusqu’à des violences physiques. Et l’on s’étonne ensuite du climat de guerre sociale.


🦠 4. Mésinformation sanitaire et technique

Pendant la pandémie, on a vu les ravages : fausses informations sur les vaccins, traitements douteux, rejet de la science. Le problème ne s’arrête pas là. Sur le climat, l’IA, l’énergie, la même mécanique s’applique : douter, retarder, désinformer.


🕵️ 5. Une machine de manipulation globale

Chaque clic alimente un profil. Chaque interaction nourrit une base de données. Les plateformes savent ce qui te touche, ce qui t’énerve, ce qui te fera rester. Et elles vendent ça — à des annonceurs, à des groupes politiques, parfois à des gouvernements.


🌍 6. Une vérité globale qui se fissure

À force, on ne sait plus quoi croire. On doute même des choses simples. Et le pire ? Les générations futures naissent dans ce brouillard. Il ne s’agit plus de défendre des opinions : il s’agit de protéger la possibilité même de savoir ce qui est réel.


Alors, on fait quoi ?

Quitter Facebook ? Oui, c’est un début. C’est ce que j’ai fait.Éduquer ? Oui, partout, tout le temps.Réguler ? Urgent, mais insuffisant seul.Créer d’autres espaces ? Absolument essentiel.

Il est temps de choisir : rester dans la matrice de la manipulation… ou reconstruire des espaces de vérité, de confiance, de lien humain non instrumentalisé.


La désinformation n’est pas un bug : c’est une fonctionnalité. Et tant qu’on joue avec les règles du jeu actuel, on perd.

Sortir du jeu, c’est peut-être la seule victoire possible.

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